Projet ADN

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Collectif pour le développement durable des îles de Basse Casamance

Améliorer les conditions de vie et les revenus pour mieux lutter contre les aléas climatiques

La situation dramatique des îles de Basse Casamance

Les habitants des 21 îles de Basse-Casamance connaissent depuis longtemps l’isolement et des conditions de vie difficile : manque d’eau potable, d’assainissement, d’électricité, de transport, de télécommunications, de centres et de pirogues de santé, d’accès au marché pour espérer vendre à un prix correct, etc.

L’exode des jeunes vers les îles est accentué par ces difficultés et rend de plus en plus pénible l’entretien des digues ce qui entraîne la dégradation des rizières.

Pourtant les habitants luttent pour s’en sortir. Ils ont réalisé des plantations, des digues et les jeunes de la diaspora travaillent de plus en plus pour améliorer le sort de leurs prôches restés au village.

Une aide ponctuelle dispersée et aléatoire

Certains programmes nationaux (par exemple le programme PLHA sur Kafountine qui, dans le cadre du PEPAM prévoyait 8 mini forages et 10 impluviums) n’ont pas été réalisés dans les îles.

Des programmes internationaux et des visiteurs ont parfois apporté des aides pour soulager et palier le manque de soutien de l’État.

Mais ces aides ponctuelles réparties trop inégalement d’une île à l’autre ne peuvent à elles seules améliorer durablement la situation.

Enfin, certains programmes internationaux durent quelques années et ne connaissent pas de suite. C’est ainsi que le programme de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) financé par l’Europe n’a donné lieu à aucune amélioration depuis 2014.

Une opportunité de résoudre les problèmes dans la duré

Deux programmes internationaux devraient commencer fin 2019 : la phase 2 du du programme GIZC et le programme WACA concernant l’érosion financé par la Banque Mondiale. C’est une occasion de commencer à travailler au développement durable de manière globale et plus pratique et d’avoir les moyens d’établir des relations avec les scientifiques et les partenaires. Mais il y a une condition. Il faut que les îles soient organisées, représentées par des habitants volontaires afin de participer activement et en toute responsabilité à ces deux programmes et à tous ceux qui suivront.

Un collectif pour la sauvegarde et le développement des îles de Basse Casamance

52 habitants et représentants d’associations ont décidé de saisir toutes les opportunités d’améliorer durablement la situation des habitant. Pour ne pas se contenter d’attendre que tel ou tel programme finance tel ou tel projet ponctuel mais pour utiliser tous les programmes et toutes les aides au service du développement des îles. Pour que les habitants donnent leur avis.

Ils ont décidé de formuler des propositions sur tous les aspects importants de la vie locale,

Ils s’organisent pour rechercher des financements, assurer le suivi des réalisations, les relations avec les partenaires.

Tout cela permettra aux habitants d’exercer une véritable responsabilité dans la participation aux programmes et dans la durée au bénéfice de leurs territoires.

Un projet commun à 11 premières îles

Ils ont rédigé un document argumenté qui décrit les réalisations et 21 domaines d’action :

  1. La mise en place de Comités Villageois de Développement Durable composés de représentants des différents secteurs d’activité.
  2. La lutte contre l’érosion. Certaines îles ont déjà réalisé des travaux qu’il faut partager avec des scientifiques de l’UASZ pour identifier les causes et les solutions.
  3. La commercialisation des produits au meilleur prix vers les villes. Un site Internet de vente a été créé (halieut-iles.com).
  4. La vente de poisson frais vers Ziguinchor avec des moyens de transport, de conservation.
  5. La relance du tourisme équitable avec une agence, des circuits, des guides, gérés par les habitants, des campements adaptés aux sites (pilotis, matériaux traditionnels).
  6. Le développement des plantations d’arbres protecteurs et d’arbres fruitiers.
  7. L’aviculture pour la consommation locale, la vente, l’amélioration des rizières.
  8. Le riz : protection des rizières, amélioration des semences et de la production.
  9. L’aquaculture : huîtres, pagnes, etc.
  10. Le maraîchage : irrigation, haies vives, compostage, semences, techniques.
  11. La transformation des produits forestiers.
  12. L’apiculture : commercialisation du miel de palétuvier.
  13. Les activités culturelles, en particulier le festival annuel des îles de Casamance.
  14. La Gestion des déchets : tri, recyclage et valorsiation.
  15. L’eau potable et l’eau pour le maraîchage. Les programmes d’équipement pour l’eau potable engagés avec l’État par l’intermédiaire des municipalités devraient être évalués et actualisés.
  16. L’énergie solaire pour les habitants et pour le travail (conservation, transformation).
  17. Le transport et le désenclavement.
  18. La communication, la création d’une marque de nature à valoriser les produits des îles.
  19. La recherche et la gestion des financements.
  20. Les relations avec la communauté scientifique et les expériences pour aider à progresser.
  21. Le partage d’expérience et la formation des habitants

Une première étape d’un travail à long terme

4 Comités de Village Développement Durable de 10 à 15 membres ont déjà été mis en place dans 4 îles (Diogué, Niomoune, Ourong, Wendaye). Ils définissent leurs priorités sur chaque domaine. De nouveaux Comités sont en cours de création dans chaque île.

Leurs membres participent aux 21 groupes de travail inter-iles pour préciser les besoins, rechercher des solutions et suivre les projets. Ils éliront un Comité de pilotage du projet global.

Des contacts sont pris avec des experts et des partenaires par les chargés de la communication, et des relations avec les scientifiques et les partenaires.

Des visites seront organisées pour prendre connaissance des réalisations et échanger.

Des représentants de Niomoune, Diogué et Hitou présenteront leur situation au colloque « Vulnérabilité des sociétés et des milieux côtiers et estuariens d’Afrique de l’Ouest » à l’UASZ, Ziguinchor, Sénégal, les 19-22 novembre 2019.

Le Festival des îles qui se tiendra fin décembre 2019 à Niomoune sera l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre du projet.